Commençons par une anecdote. On me demande souvent à quoi peut bien servir le grec. Or, je me trouvais il y a quelques années, par aventure, devant un écran de télévision. Un animateur proposait à une candidate la somme d’un million d’euros. Pour l’empocher, il fallait répondre à la question suivante :
Dans quelle région du corps se trouve la parotide ?
Quatre propositions : a) le nez b) l’oreille c) le genou d) le poignet
La candidate ne sut que répondre… Ah, que ne pouvais-je être son joker en cette minute cruciale ! Je n’avais certes jamais entendu parler de la parotide mais le mot était assez clair : « para » : à côté ; « ous, otis » : l’oreille, comme dans le mot otite. Cela réduisait le champ des réponses. Hélas, la candidate et moi étions de parfaits inconnus l’un pour l’autre et, faute de secours, elle dut renoncer. Voilà comment, pour avoir négligé le grec, elle fut refaite de 700000€. Une somme, tout de même !
A vous de jouer : de quel oiseau « aptéryx » est-il le nom savant ?
Quatre propositions : a) le kiwi b) la perruche c) le toucan d) l’oiseau-lyre
La réponse sera donnée en fin de page…
L’étymologie, l’étude de l’origine des mots, est donc un des aspects du cours de grec. La connaissance des racines grecques, est fort utile à l’étudiant en médecine, en biologie, en paléontologie, en archéologie, en lettres même. Elle lui permet de déchiffrer les mots de son domaine d’étude et, par conséquent, de les mémoriser plus facilement. Myopathie, deltoïde, smilodon, stylobate zeugma sont pour l’helléniste termes fort clairs.
Nous apprendrons une langue dont l’alphabet est un peu différent du nôtre, même s’ils ont pour commune origine l’alphabet phénicien. La langue grecque, comme la langue latine, se caractérise par un ordre plus libre des mots, puisque c’est leur terminaison et non leur place dans la phrase, comme le français, qui indique leur fonction grammaticale.
Les Grecs ont inventé quasiment tous les genres littéraires. Nous lirons des extraits (en traduction, bien sûr) du père de tous les historiens, Hérodote. Le mot « histoire » lui-même vient du titre de son livre, Historiaï, qui peut se traduire par « Enquêtes ». Nous le suivrons en Egypte, le pays des animaux sacrés et des momies. Avec Plutarque, grâce à qui nous connaissons la vie de nombreux personnages de l’Antiquité, nous accompagnerons Alexandre le Grand jusqu’en Inde. Si notre civilisation est si avide de films ou de séries, nous le devons encore aux Grecs, qui eurent un jour l’idée de mettre en scène des épisodes de la vie des dieux.
En inventant la tragédie, ils jetèrent les bases du théâtre et du cinéma. Je vous raconterai l’histoire d’Oedipe, telle que la rapporte Sophocle, et les malheurs d’Iphigénie, la fille du roi Agamemnon, sujet d’une pièce d’Euripide. Avec Hésiode, nous parcourrons les diverses générations de dieux.
Enfin, vous découvrirez l’inventeur de la philosophie, Socrate, que nous connaissons par son élève Platon. Vous verrez également comment les écrivains modernes réutilisent dans leurs œuvres la mythologie ou l’histoire grecques.
Attaché au grec en plein air, je m’efforce d’organiser chaque année un voyage scolaire, soit en Italie, où se trouvent également de nombreux vestiges grecs, soit en Grèce.
D’un point de vue pratique, l’option grec consiste en deux heures de cours par semaine en classe de 3ième, et ne peut être interrompue en cours d’année. Un niveau au moins convenable est requis, ainsi qu’un minimum de curiosité.
Les candidatures seront examinées au moment des réinscriptions, en concertation avec la Direction, les Professeurs Principaux et les Professeurs de Lettres de chaque élève.
M. Neveu – Professeur de Lettres Classiques
Réponse à la question sur « l’aptéryx » : il s’agit du kiwi. Le nom est formé du préfixe « a-« , signifiant la privation, et de la racine « pter- » : l’aile. De quatre oiseaux, le kiwi est le seul à être privé d’ailes.